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La sous-traitance dans la tourmente !

 

La récente visite de Chirac à Brest entretient l’illusion d’une solution à la crise de la construction navale à Brest en promettant "un petit frère" au PAN Charles de Gaulle.
Mais la promesse présidentielle se garde bien de préciser ni la date ni le lieu de sa construction. Pour "faire avaler la couleuvre" ou noyer le poisson 600 millions de francs seraient prévus pour des études techniques et financières sur le mode de propulsion, la durée de construction,...(ne seraient-ils pas plus utiles au service d’actions de conversion-diversification ?).
Par contre, aucune solution autre que le traitement social du chômage n’a été examinée pour résoudre la crise de la sous-traitance qui se trouve déjà plongée dans la tourmente des retards de paiement de salaire, des menaces de dépôts de bilans, des procédures de licenciement, des suppressions de postes, des plans sociaux, comme à la SMCPO, à Timo Breiz, à la SNMB. Selon le secrétaire général de la Chambre Patronale de la métallurgie du Finistère : "1200 emplois de la sous-traitance seraient menacés mi 97" et selon le secrétaire de CGT métallurgie de la région de Brest, "d’ici la fin de l’année 400 salariés seraient licenciés".
Face à ces perspectives désastreuses les Brestois peuvent-ils rester sans réagir et n’est il pas urgent d’organiser une mobilisation des forces vives et de la population, en lien avec les travailleurs concernés. Les entreprises et les banques qui se considèrent comme "citoyennes", la DCN, la Communauté Urbaine, les chambres patronales, la CCI, les syndicats ne devraient-elles pas unir leurs forces pour étudier et mettre en place un plan de sauvetage et de conversion-diversification des emplois de la sous-traitance brestoise.
Des moyens financiers existent déjà au titre des fonds européens et le Conseil Régional a voté dans son denier budget une dotation de 5 millions de francs à accompagner les entreprises sous traitantes touchées par la restructuration des industries de défense. D’autres moyens restent à mobiliser, auprès de l’Etat notamment, car, même si la construction des TCD (transports de chalands de débarquement ) était avancée et se faisait à Brest, il faudra compenser les pertes dans les plans de charge.
A partir de l’expérience acquise (notamment dans la sous traitance dite "globale") et des savoir-faire et des métiers de base il faut explorer des voies de conversion et rechercher des débouchés dans la production civile. Déjà on peut citer quelques pistes pertinentes : pôle de construction et de réparation navales civiles, fabrication de matériels pour l’agro-alimentaire, la lutte contre les pollutions marines, le développement de l’énergie éolienne,...
Pour cela, un réseau productif local serait nécessaire pour compléter, notamment en engénierie le potentiel déjà existant dans le secteur de la sous traitance et afin d’acquérir de nouvelles compétences industrielles locales.
Enfin la réduction du temps de travail et la formation devraient être retenues dans les démarches d’accompagnement à la résolution de la crise de la construction navale brestoise.

Roger Abiven

sources : "L’économie brestoise",

Centre d’économie sociale- UBO

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