LA PUBLICATION DES ÉLUS VERTS - ANCIEN ÉDITORIAL BREST OUVERT 28

NUCLÉAIRE MILITAIRE EN RADE DE BREST :

sujet tabou, risque majeur,

entrave au développement durable

La base militaire nucléaire est installée dans la rade de Brest et la presqu’île de Crozon depuis plus de 30 ans.
Dès le départ c’est la conspiration du silence qui a accompagné cette implantation et le secret défense a toujours servi à le justifier.
Or le nucléaire militaire, comme le civil, n’est pas exempt d’incidents ou d’accidents. Il aura fallu près de trente ans pour voir un début de reconnaissance du risque nucléaire à la pointe de Bretagne. En 1996 l’ANDRA (agence nationale pour la gestion des déchets) dans son inventaire des sites contenant des déchets radioactifs relève les sites militaires de Brest et Crozon. Le 30 mai 1996 le Préfet du Finistère communiquait, pour le moment aux seules administrations et municipalités le P.P.I. (Plan Particulier d’Intervention) pour les sites nucléaires de Brest et de l’Île Longue. Et cela après que des associations et les Verts aient fait pression pour que la chape de plomb du silence sur le risque nucléaire soit levé et que le déficit démocratique commence à être comblé par la publication du PPI. Ce PPI a pour objet de déterminer la conduite à tenir par les autorités tant militaires que civiles en cas d’accident et de définir les conditions d’intervention des moyens civils et militaires afin d’assurer la protection des populations voisines.
Suite à la publication du PPI et à l’accident de l’île Longue en novembre 96, l’association brestoise de réflexion et d’information sur le nucléaire réagissait en soulignant l’insuffisance de ce PPI ...." Il nous semble important que la population elle même soit concernée par sa propre sécurité. A l’image de la ville de Cherbourg, qui dispose elle aussi d’installations nucléaires militaires, la CUB se devait d’organiser sune diffusion large et massive dans les foyers sous forme de fiches-réflexes des principales mesures contenues dans le PPI (procédures d’ailleurs utilisées dans un autre PPI concernant les installations de gaz sur le port de Brest ".
L’ABRI nucléaire réclamait aussi :
-" La mise en place de Commissions Locales d’Information comme celles qui sont déjà en fonction sur plusieurs sites de centrales nucléaires et à Cherbourg.
- Que des mesures de radioactivité, autres que celles effectuées par la Marine Nationale dans le cadre de la surveillance radiologique de l’environnement des bases navales de Brest et de l’île Longue, soient réalisées par des laboratoires habilités indépendants ".
Des pastilles d’iode, pour l’instant introuvable dans les pharmacies brestoises, , devraient être facilement disponibles pour l’ensemble de la population brestoise, comme cela est organisé autour des centrales nucléaires et bientôt réalisé à Cherbourg
Des exercices de mise en oeuvre du PPI, dans lesquels la population serait impliquée, devraient aussi être envisagés sous des formes adaptées à une agglomération comme celle de Brest ...
Lors de la venue à Brest, le 12 février dernier, des ministres de la Défense et de l’environnement pour, notamment, la signature du contrat de baie de la rade de Brest et la visite du PAN Charles de Gaulle, l’association ABRI nucléaire les interpellait en ces termes :
" Le contrat de baie de la rade de Brest ne prend pas en compte le risque nucléaire ! Pourtant l’ignorance d’un danger risque d’en aggraver les conséquences. Un PPI sur les installations nucléaires de Brest et de l’île Longue existe depuis 95, mais aucune vérification des conditions de sa mise en oeuvre ni aucun exercice de simulation avec la population n’ont été réalisés. Le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle entraîne un risque supplémentaire :
- Avec ses deux réacteurs nucléaires bientôt en service, c’est comme s’il y avait une centrale nucléaire aux pieds d’une agglomération de 250 000 habitants.
- Il sera interdit de port dans plusieurs pays.
Dans quelles conditions se déroule le démantèlement des sous-marins nucléaires retirés du service et des têtes nucléaires déclassées ? Comment sont gérés les déchets ?
Exigeons donc la révision du PPI et la prise en compte de tous les risques nucléaires dans la rade !
Exigeons la levée du tabou sur l’information concernant le nucléaire militaire. La population a le droit de savoir ! "
Depuis le passage des ministres la mise en route des chaufferies du Charles de Gaulle a eu lieu (en mai et en juin) sans qu’aucune mesure à l’égard des populations civiles, tenant compte de la présence d’une centrale nucléaire en activité aux pieds des brestois ait été prise. Désinvolture ! Politique de l’autruche ! Cette situation sera-t-elle prise en compte dans le cadre du projet de loi sur la transparence et le contrôle de la sûreté nucléaire appuyé par la Premier ministre ?

Affaire à suivre !

Les Verts réaffirment régulièrement leur refus du nucléaire militaire et interviennent pour que la;population concernée par sa propre sécurité ait le droit à l’information.
Ils demandent la mise en place d’une Commission locale d’Information paritaire.
Ils combattent le projet de faire de Brest l’unique port nucléaire militaire français voire européen. Ce projet compromettrait la reconversion d’activités militaires vers le civil. La poursuite du programme offshore pourrait ainsi être remise en cause, de même il mettrait en péril la vocation et la compétence du site brestois dans le domaine de la construction et de la réparation navales civiles.
Ils réclament que les nombreux atouts de Brest et sa région dans la construction d’un nouvel avenir durable soient valorisés, préservés, et développés.

Roger Abiven

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