La réforme du Code de la Nationalité mise en oeuvre par Pasqua ne résoudra ni l’immigration clandestine ni le chômage et risque au contraire de générer de nouveaux problèmes. Elle marginalisera sans doute les immigrés en voie d’intégration et certains d’entre eux deviendront à leur tour des clandestins.
Contrairement à une idée fort répandue, le regroupement familial était un facteur d’intégration: sa limitation aggravera l’exclusion. Les obstacles à l’obtention de la carte de résident étranger augmenteront le nombre de clandestins. Les limitations du droit d’asile remettent en cause les Droits de l’Homme en France. La restriction des mariages mixtes empêche le droit d’être amoureux, de plus, au nom de quoi, un maire aurait-il le pouvoir de s’immiscer dans l’intimité du couple ? N’y aurait-il que des mariages "blancs" ? Avec en prime l’établissement du "contrôle d’identité préventif" qui va se transformer rapidement en contrôle d’identité répressif , tous les dérapages sont possibles (vérifiez la couleur de votre faciès).
Comme dirait quelqu’un, c’est çà la droite, mais comme dirait un autre, la gauche avait préparé le terrain. Certes, la gauche n’a pas réformé le Code de la Nationalité. Mais n’est-ce pas Rocard qui a popularisé la fameuse idée : " La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde". Pourtant, dans les années 50 et 60, les institutions et employeurs français sont allés chercher "de la misère" pour faire marcher les entreprises. Une idée : on pourrait peut-être exporter notre "misère" vers les pays du sud ?
Dans ce domaine sensible, les Verts n’ont certainement pas des solutions "toutes faites" et un aménagement du territoire capable de recréer un tissu social et culturel. Elle passe aussi par le droit de vote des immigrés au niveau local et une redéfinition de la citoyenneté qui ne repose pas sur le droit du sang.
Avec la réforme du Code la Nationalité, voilà la preuve que l’extrême-droite occupe de plus en plus les terrains idéologiques. Pour les Verts, il est urgent de rééquilibrer les rapports Nord-Sud par une politique internationale vigoureuse. Agir localement et penser globalement, c’est bien; mais il faut aussi de plus en plus agir globalement sur les problèmes planétaires.