LA PUBLICATION DES ÉLUS VERTS - ANCIEN ÉDITORIAL BREST OUVERT 33

Énergies en Bretagne : en chantier !

 

En quelques mois le dossier de l’énergie est revenu au premier plan de l’actualité. La décision allemande de sortie du nucléaire, même si elle est quelque peu retardée a mis le projecteur sur une réalité que les partisans du tout nucléaire vont bien devoir admettre: le déclin du nucléaire.
Déclin d’abord d’une forme d’énergie en qui, après Three Mile Islands et Tchernobyl, les populations n’ont plus confiance. Cette méfiance légitime, c’est la première raison du retrait des américains (plus aucune centrale construite depuis plus de 20 ans maintenant) et d’un nombre croissant de pays européens.
Et force est de constater que les investissements énormes du CEA (16 Milliards de francs par an) n’ont pas apporté de réponse aux problème des déchets.
Dans le même temps le développement économique demande moins d’énergie, chaque année la consommation d’électricité décroît d’environ 1,5% par rapport au produit intérieur brut. Dans les pays développés comme le notre, avec un petit peu de volontarisme (réduction progressive du chauffage électrique, meilleure isolation, extension des réseaux de gaz...) on peut très bien accroître le niveau de vie à consommation électrique constante ou en légère diminution.
En France, derrière un confort apparent, le poids du lobby nucléaire technocratique coûte cher en emplois industriels : sur les éoliennes, lorsque nos voisins installent 3000 MW nous prévoyons à peine 50 MW, et que dire des 100 000 toits solaires lancés par l’Allemagne, ce retard de notre industrie est général dans les petites centrales au gaz, la cogénération...
Quel retard accumulé par myopie de quelques uns !
Année après année les progrès technologiques ont fait baisser le coût de production des énergies renouvelables, et EDF s’il veut rester un producteur d’énergie international ne peut plus ignorer ce contexte. L’argument économique et industriel devient aujourd’hui le premier allié des écologistes.
Le projet de renforcement du réseau par création d’une nouvelle ligne de 400 000V, les chimères d’une centrale nucléaire au Carnet ont heureusement laissé la place à la recherche de solutions nouvelles. Le rapport du Comité économique et social parle maintenant d’une part de 10% pour les énergies renouvelables en Bretagne (l’hydraulique avec notamment le barrage de la Rance pèse environ 4% de l’électricité consommée).
C’est dans ce contexte d’une production d’énergie qui se décentralise, se diversifie que s’élabore le schéma régional de services des énergies en Bretagne.
Pour les Vert-e-s le changement qui s’annonce nécessite une forte implication des acteurs locaux : collectivités, agences de l’énergie, agences d’urbanisme, associations. C’est localement que changeront les comportements pour une maîtrise de l’énergie, que seront installés de nouveaux sites de production (bois, éolien, cogénération...).
Ce sont les 6000 tonnes de bois disponibles au Spernot à Brest, le raccordement au gaz des serres, le conseil en économie partagée pour maîtriser le chauffage des écoles, des équipements de quartier, l’information des locataires HLM, la réduction du Million de francs d’impayés EDF (payé par le contribuable via le CCAS) au profit de travaux d’isolation .
Présents au sein des agences et des associations les Vert - e- s soutiennent naturellement les réseaux qui se mettent en place :
- un réseau des agences d’énergie (Rennes, Brest, Galcob, agriculture)et de l’ADEME
- rencontre de Carhaix qui regroupait une dizaines d’acteurs associatifs, agences et collectivités pour une première mise en commun riche de perspectives de coopération et de diffusion des pratiques.
- mais aussi tous ces réseaux " écolo " sur les énergies renouvelables (Clere) les villes (Energie-cités), les agences régionales (Rare), les programmes européens (Save), les projets alternatifs (Phoebus), la lutte contre l’effet de serre... qui témoignent de la richesse des initiatives qui s’épanouissent dans les régions d’Europe.
Ces réseaux sont essentiels pour démultiplier les bonnes expériences et, sans disposer des moyens de nos concurrents du nucléaire, diffuser de nouveaux comportements, plus économes, plus porteurs d’emploi local , respectueux de l’environnement.
Ils sont aussi un moyen de prendre confiance pour se lancer dans le recrutement d’emplois-jeunes et initier ce tiers secteur d’utilité sociale et écologique que nous appelons de nos voeux.
Avec vingt ans de retard ce sont toutes les idées du projet Alter breton qui renaissent aujourd’hui et cela fait chaud au cœur de toutes celles et tous ceux qui ont contribué à repousser définitivement à Plogoff la centrale balladeuse des nucléaires

Michel Briand

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