Les élu-e-s
Vert-e-s - Interventions au Conseil de CUB
Déclaration Brest,
le 10 mai 1999
Monsieur le Président de la Communauté Urbaine de Brest
La Communauté
Urbaine de Brest et les habitants de la région brestoise commencent aujourd'hui
à se rendre des implications du choix de l'incinération des déchets
ménagers pris il y a près de 15 ans; choix que les Verts avaient
alors contesté. De ce point de vue les Verts se félicitent de
l'abandon du projet de 3ème four qui n'aurait qu'accentuer les problèmes
rencontrés aujourd'hui .
Aujourd'hui, la communauté
urbaine doit faire face à de multiples problèmes techniques de
gestion de ses installations d'incinération dont l'incidence sur le coût
et donc la facturation sera importante.
3 500 tonnes de REFIOM
sont chaque année enfouis en centre ce classe 1 pour un coût pour
la collectivité de 6 450 000F. C'est très coûteux bien qu'
insuffisant en terme d'impact sur l'environnement. La communauté va donc
devoir renforcer le traitement des REFIOM et fumées
C'est une nécessité
non seulement par rapport aux nouveaux textes gouvernementaux ou européens
mais aussi par rapport à aux exigences de la population en matière
de santé publique.
Cela devra se traduire
par :
- abattement des taux
actuels d'émission de dioxines et autres polluants de 50 à 80%
- respect du seuil
de 0,1 nanogramme par m3 bientôt obligatoire
Mais indiscutablement
c'est le problème des mâchefers qui est le talon d'Achille de l'incinération.
I/3 de ce qui est incinéré devient cendres soit près de
40 000 tonnes par an à l'usine de Brest. On s'est contenté jusqu'à
aujourd'hui de stocker ces montagnes de mâchefers au Spernot, aujourd'hui
la DRIRE impose d'évacuer du Spernot tous les mâchefers stockés
et ceux produits aujourd'hui. La mise en décharge de ce résidu
n'étant plus autorisé.
L'envoi en centre
d'enfouissement de classe 2 qui n'existe toujours pas dans le département
représente un coût de 400F la tonne soit 13 600 000 F/an pour 36
000 tonnes par an
La mise en place d'une
unité de traitement et de maturation des mâchefers en vue d'une
réutilisation partielle en travaux publiques nous est présentée
comme la solution la plus adaptée. Le conseil général déclare
être en capacité de créer de tels débouchés
pour 2001.
Pourtant des questions
que nous avons déjà eu l'occasion de poser ici restent toujours
en suspens :
- on sait
que les mâchefers vont entrer en concurrence avec les granulats naturels
au prix de vente de 50 f la tonne. La tonne de mâchefers valorisables
pouvant, elle, aller jusqu'à 60 f.
- on sait aussi
que l'utilisation des mâchefers est proscrite dans les travaux publics
à effectuer en zone inondable et dans les périmètres
de protection rapprochés des zones de captage pour l'alimentation en
eau. Elle est aussi déconseillée en ouvrages d'art ou en tranchées
la forte teneur en métaux des mâchefers pouvant corroder les
autres métaux présents.
Dans ces
conditions il y a t-il un véritable marché pour les mâchefers
dans notre département ?
Si débouché
il y a, quelles garanties va-t-on se donner pour éviter toute atteinte
possible à notre environnement, à la qualité en eau en
particulier.