Monsieur le Président,

Le rapport 1999 ne nous apporte pas d'éléments qui nous permettent de nous satisfaire de la situation de la qualité de l'eau distribuée aux habitants de la région brestoise.
La DASS pointe une nouvelle fois les pollutions chroniques dues au mauvais état du réseau de distribution de l'agglomération brestoise : raccordements en plomb dont la pollution est dangereuse pour les personnes fragiles (femmes enceintes et enfants de moins de 6 ans) et présence de rouille dans l'eau distribuée chez de nombreux usagers qui la rend non conforme à la consommation.
Du côté nitrates et pesticides : rien de nouveau , les niveaux de pollution se situent toujours dans la fourchette haute des normes admissibles.
A l'usine de Pont ar Bled, selon l'exploitant "les concentrations mesurées dans les eaux brutes ont atteint comme les années précédentes des valeurs proches de la limite de 50 mg/l, le respect de la norme a été préservée par la dilution apportée par la barrage du Drennec".
Dilution pour les nitrates et 37 tonnes de charbon actif pour écrêter les pics de pollution (lorsqu'ils sont repérés), nous voyons bien que les mesures prises dans notre région pour la reconquête de la qualité de l'eau à la source ne nous permettent pas pour l'instant d'espérer une réelle amélioration et restent bien au dessous des décisions pourtant indispensables.
Les décisions prises par la CUB en 1994 (il y a donc 6 ans) afin d'engager une démarche d'instauration de périmètres de protection en amont des 3 prises d'eau : Pont ar Bled (rivière Elorn), Kerléguer (rivière Penfeld) et moulin Blanc (rivières de Kerhuon et du Costour) n'ont toujours pas été concrétisées sur le terrain.
Le recours à la nanofiltration préconisé désormais à l'usine de Pont ar Bled succède à d'autres procédés déjà financés (dénitrification, charbon actif).
Tout porte à croire que ces nouveaux investissements à hauteur de 85 MF et surtout les coûts de fonctionnement auront une incidence certaine sur le prix de l'eau dans les années à venir.
Des investissements que la CUB est seule à assumer, la ville de Landerneau n'apparaissant plus dans le montage financier.
Par ailleurs, la hauteur des investissements aurait mérité un avis de la commission consultative de l'eau qui n'a pas non plus été réunie pour prendre connaissance du rapport annuel sur la qualité de l'eau.
Jamais le ras de bol des consommateurs, des usagers de l'eau, n'a été aussi grand, et désormais ceux ci n'hésitent plus à s'organiser et à manifester publiquement leur exaspération.
Action des parents d'élèves des écoles brestoises avant l'été pour réclamer de l'eau en bouteilles dans les cantines scolaires. Manifestations contre les algues vertes durant l'été. Aujourd'hui nouvelle opération de retenues sur factures d'eau à l'initiative du réseau Cohérence (réseau breton d'agriculteurs, consommateurs et protecteurs de l'environnement) . Son nom : opération Nunéphar à laquelle nous pensons que les habitants de la Communauté Urbaine auront toutes les raisons de s'associer.