Les élu-e-s Vert-e-s - Interventions au Conseil de CUB

 

Séance du Conseil de CUB du 20 décembre 2002

Débat d’orientation budgétaire pour 2003

Intervention de Marif LOUSSOUARN, élue verte, dans le débat

Oui, Monsieur le Président, nous souhaitions aussi pour les Verts apporter notre contribution au débat, autour de ces orientations budgétaires. Pour dire la
façon dont, aujourd’hui, nous appréhendons ce qui se passe sur la Communauté Urbaine.

C’est vrai qu’en presque 30 ans -car elle aura 30 ans en 2004 - notre CUB est devenue pour nous et pour tous les gens de l’agglomération, le lieu d’organisation de nombre de services aux habitants. Pour les bus, bien sûr —mais je les cite en premier exprès- mais aussi les déchets, l’eau, l’espace communautaire fait partie de notre vie quotidienne.

Nous allons bien au-delà de Brest, de Gouesnou, de Guipavas, et des huit communes qui constituent la Communauté Urbaine.

Aujourd’hui, cette CUB est devenue le levier de la transformation de notre agglomération Rappelons une Université au centre-ville, le Technopôle, Océanopolis, l’aménagement des friches du Port de Commerce... autant de grands projets qui ont été menés, et qui ont largement contribué à transformer notre Ville, qui ne l’avait pas été -il faut bien le dire- depuis la reconstruction après la guerre.

Le maintien de l’emploi sur les communes de la CUB ça aussi c’est positif, et cela doit beaucoup à l’action de la Communauté. Maintien de l’emploi qui, je le rappelle, s’était fait pourtant suite à la baisse de la commande militaire —ce dont, pour nous les “Verts” nous ne saurions nous plaindre. Les “Verts” sont favorables à cette Communauté.

Après l’époque des constructions neuves, il s’agit aussi de réaménager et cela demande débat et concertation.Nous avons besoin d’un outil commun pour aménager les Rives de la Penfeld, préparer des projets modernes de transport en commun tels que celui ébauché par le Tramway actuellement.

Les “Verts” se réjouissent de la forte participation -très forte participation- aux réunions d’information et de concertation préalable.

Ces participations témoignent d’un besoin de débat et d’information, et de l’attachement des habitants à leur agglomération.

Dans cette Communauté Urbaine, espace de projets, il est important -pour nous les “Verts”-d’avoir -et ça pour l’instant personne n’en avait vraiment parlé- des lieux de propositions et de concertation. Certes, ce n’est pas simple.

Nous pensons par exemple qu’aujourd’hui le Conseil de Développement ne doit pas s’en tenir à la façon dont il est composé -à la façon dont sont représentés les acteurs institutionnels-.

Par exemple, une question. Les directeurs d’institutions -beaucoup d’hommes en l’occurrence-tous ces messieurs ont-il vraiment le temps, l’énergie disponible, pour venir s’impliquer dans des projets qui construiront Brest de demain ? Sont-ils les seuls dans un Conseil de Développement ? Bien sûr il y a aussi un peu les associations, mais tout cela est-il vraiment un gage de pouvoir développer la concertation, les propositions, autour des projets?

Nous souhaiterions pouvoir regarder à nouveau ce genre de composition d’un Conseil de Développement.

Nous regrettons aussi que, de débat public, il n’y en ait point eu autour d’un investissement important comme les 40 millions d’euros qu’a mis la Collectivité autour de l’aéroport. Un projet qui fait quand même le sixième de ce que pouvait être un projet Tramway. Etait-ce la priorité, cet aéroport, par rapport à l’aménagement de lignes ferroviaires entre Brest et Rennes, Brest et Quimper ? Nous avons souligné avec plaisir ce que vous avez dit au début de votre intervention sur les lignes ferroviaires. En tout cas un tel investissement, pour nous, aurait dû être débattu.

L’enjeu, aujourd’hui, est bien celui d’un projet partagé -mais pas partagé qu’entre élus seulement- partagé aussi avec la population. Celui d’une eau de qualité, d’un transport efficace et accessible à tous, projet d’une Penfeld avec des pôles de services et de vie au coeur de l’agglomération. N’oublions pas, je crois, la fracture du 21 avril, et l’écart entre la population et ses représentants politiques. Beaucoup de projets vont dans le bon sens -dans le sens du Développement et de l’Emploi, de la qualité de vie. Mais si nous n’avançons pas dans un sens partagé par les habitants, et avec les habitants, qui sont un bien précieux pour l’expertise d’usage -l’attachement à la Communauté- nous pensons qu’effectivement nous louperons une sérieuse marche de la démocratie.

Pour les “Verts”, cette démarche volontaire est indispensable, si l’on veut effectivement éviter l’asphyxie totale de cette démocratie.

Il est vrai aussi -comme le montre le déficit de réflexion globale qui apparaît dans les réunions Tramway, sur la citoyenneté, le partage de la vision de la ville que nous aurions à 15 ans, à 20 ans, avec les habitants- que cette citoyenneté reste un apprentissage.

Les “Verts pensent que les élus ont un rôle important à jouer à ce niveau là pour accompagner, éduquer cette formation -aller vers cette formation- en évitant bien sûr la démagogie populiste, sur fond de référendums locaux organisés à la va-vite.

Pour notre part, nous cherchons à mettre en oeuvre une vision écologique du développement, d’une cité. N ous cherchons à faire prendre conscience aux

habitants que toute décision d’aménagement de leur cadre de vie doit être pensée dans une problématique plus globale de l’aménagement de l’espace, et dans une perspective plus lointaine dans le temps, pour le bénéfice qu’en retireront -et c’est bien le souci- les générations à venir!

Nos choix et nos projets sont importants, mais s’ils sont partagés, ils seront d’autant mieux admis, et nous pourrons d’autant plus développer l’avenir s’ils sont partagés donc, avec cette population.

Nous souhaitions intervenir sur ce côté participatif -c’est pour nous essentiel- et si nous intervenons si fortement , c’est que pour l’instant nous en sommes bien loin.