Les élu-e-s Vert-e-s - Interventions au Conseil de CUB

Brest, le 29 janvier 2001

Monsieur le Président,

La société Brest Surfaces Technologie (B.S.T.) est spécialisée dans le traitement de surface de pièces métalliques. Elle utilise d'abord pour dégraisser les pièces et ensuite pour les recouvrir d'un revêtement de surface de nombreux produits toxiques et dangereux (Zinc, Nickel, manganèse, phosphate, ammoniac, acide chlorhydrique, chlorure de méthylène…).

La plupart de ces produits sont fortement irritants pour le système respiratoire, et cancérigènes. Cette activité nécessite des conditions d'exercice particulières à la fois pour éviter de nuire à la santé de ses 20 employés mais aussi pour ne pas porter atteinte à l'environnement. L'usine est installée à moins de 200 mètres de la rade.

L'entreprise BST répond vraiment mal à ces deux obligations légales et réglementaires : Des employés se sont plaints de l'absence de port de masques avec filtres à charbon lorsqu'ils travaillaient juste au-dessus des bacs de trempage ou de rinçage et ont mis en cause les systèmes de ventilation (la chaîne du nickel n'a pas de ventilation spécifique).

Côté environnement la société BTS semble avoir des comportements particulièrement détestables. Ainsi le mercredi 1er mai 2000 des promeneurs ont vu sur le sentier des douaniers juste en dessous du site du technopole couler à flots un produit liquide sentant très fort qui laissait penser qu'il s'agissait d'un produit chimique. Ces promeneurs ont alerté les Verts qui ont fait procéder immédiatement à des analyses effectuées par le laboratoire d'analyses Brest océan, analyses qui ont confirmé que nous étions en présence d'ammoniac.

Suite à la plainte déposée par les Verts l'enquête des services de police a mis en cause directement l'entreprise BTS car c'est par son collecteur d'eaux pluviales que l'ammoniac a été déversé. S'agit-il d'un acte isolé ou de pratiques habituelles et anciennes ?

L'enquête si elle est menée à terme et le procès qui devrait en découler pourraient seuls faire connaître la vérité . Déjà en janvier 1991, les Verts de Brest avaient réagi à une pollution par acides constatée plage de Sainte Anne de Portzic et demandaient "que les pouvoirs publics réagissent dans les meilleurs délais pour stopper les dégâts."

Devant le cas particulier posé par cette entreprise qui apparaît si peu soucieuse de l'intérêt général et si peu respectueuse de son environnement naturel, les élus Verts demandent aux membres du conseil communautaire de ne pas accorder à cette entreprise l'extension projetée tant que des engagements très stricts, sous contrôle des autorités publiques, n'aient été pris à la fois pour respecter la santé de ses employés que l'environnement.