Les élu-e-s Vert-e-s - Interventions au Conseil de CUB

 

Séance de CUB du 29 octobre 2004

 

Intervention de Madame Marif LOUSSOUARN, élue verte à propos de la délibération sur le rachat de crédit-bail concernant des véhicules de transport public urbain

Tout d'abord, excusez-moi, Jean-Pierre Rieux, mais je crois que dans votre intervention vous.. .mais je pense que c'est intentionnel... sûrement... vous mélangez à la fois ce que vous appelez des suppressions de services sur certaines zones, le rapport de la Chambre Régionale des Comptes, la formule d'actualisation du Contrat de Transports Publics... On va peut-être sérier les choses, pour pouvoir y répondre.

J'ai pu noter, dans le début de votre intervention, que vous parliez de suppressions de services sur un certain nombre de quartiers à Brest entre autres, vous avez cité Saint-Marc et Prat-Lédan.

Prat-Lédan et -cela me surprend encore plus- Saint-Marc, à mon sens, sont toujours desservis par le transport public. Effectivement, et c'est tout à fait clair, il n'y a plus un service direct entre une partie du Guelmeur, par laquelle passait, jusqu'à fin août la ligne 17 -ligne qui n'existe plus en tant que telle. Par contre, ce n'est pas du tout une suppression de service, puisqu'effectivement le quartier n'est plus desservi de la même façon. Je crois qu'il faut être très clair, on sort .....Si vous me le permettez, Monsieur le Président, je ne sais pas si ça contentera... je ne pense pas... nos camarades de l'Opposition- à quoi assiste-t-on aujourd'hui ?

A la sortie d'un contrat, d'une part, mais aussi d'habitudes de fonctionnement de tous ceux qui, régulièrement ou occasionnellement, se servent du transport public dans notre agglomération. On sort de 12 ans d'un service -d'un réseau- qui fonctionnait quasiment à l'identique depuis 12 ans. Donc, effectivement, on avait tous, de façon bien ancrée, un certain nombre de façons d'utiliser le transport public. Nous avons, depuis le début du mandat - avec Annick en particulier - fait un certain nombre de réunions sur notre agglomération, dans les communes extérieures, à Brest même, dans les quartiers, sur un certain nombre de thèmes autour du transport public. Nous avons discuté du plan de déplacement urbain, du tramway, du bus en général. Ces quelques dizaines de réunions sur le transport nous ont amenés à entendre beaucoup de suggestions des gens qui venaient nombreux aux réunions sur le transport public et sur les bus. A chaque fois, l'opérateur de transport public -qui allait sans doute repostuler sur le marché- était là pour entendre, avec nous et les services de la CUB sur le déplacement, ce qui allait, ce qui n'allait pas. Et comme on savait tous que nous avions un contrat qui se terminait fin 2003, avec tout ce que nous avons récolté dans les différentes réunions -nous avons aussi rencontré souvent les élus, les associations- le service Déplacements de la CUB, les élus en charge de cette thématique, et puis après, l'appel d'offres, sur lequel nous avons demandé à des concurrents de postuler, ont tenu compte de beaucoup de ces remarques. Nous nous sommes dit une chose, c'est qu'une des choses que l'on entendait souvent dans nos réunions, de façon très agressive c'est passionnant le transport, mais c'est aussi passionnel- c'était : "vos bus sont toujours vides ; moi je ne suis pas desservi comment cela se fait que je ne suis pas desservi ; j'habite un nouveau lotissement, rien n'est prévu" .... Effectivement, pendant les douze ans qui viennent de s'écouler, notre agglomération a profondément changé. Elle a vu un certain nombre de gros générateurs de transport ... .Je suis un petit peu longue, mais je pense qu'il le faut, parce que depuis deux mois que le nouveau réseau est lancé, on dépense beaucoup d'énergie -et c'est normal- à répondre de façon détaillée aux personnes, associations, élus que l'on rencontre. Les choses ne sont pas parfaites, mais je profite d'avoir la parole... Donc on a une agglomération, avec ses 8 communes, qui a beaucoup changé en 12 ans, et c'est heureux. Il y a un certain nombre de choses qui se sont construites, l'université a changé, l'hôpital a changé, beaucoup d'extensions urbaines sur l'habitat se sont faites, à Brest et dans les communes de la CUB tout cela, il fallait l'examiner. Il fallait remettre à plat un certain nombre de services, qui existaient de façon ancrée depuis 12 ans, et qui pouvaient, ou pas, continuer à correspondre à la réalité du terrain. Et réfléchir à ce que l'on devait faire, aujourd'hui, pour les 5 ans qui viennent au moins et à ce qui pouvait aussi nous faire réfléchir pour la suite de notre réseau de transports publics pour après 2008. Ii était de notre devoir de regarder ça attentivement. Il était de notre devoir, avec les techniciens, de pouvoir proposer un réseau qui tienne debout, au regard de ce qu'étaitdevenue notre agglomération.

C'est ce que nous avons fait. En tous cas, c'est ce que nous avons mis noir sur blanc. C'est ce que nous avons négocié avec le groupe Kéolis, qui avait répondu à l'appel d'offres. C'est ce que nous avons mis en route au 31 août de cette année, c'est ce qui, depuis deux mois, fonctionne sur notre agglomération. C'est normal que ça suscite beaucoup de . réactions de personnes, d'habitants, d'associations. On a donc fait une mise à plat totale du réseau, on l'a reconfiguré, en se disant qu'il fallait que l'on fasse monter du monde dans nos bus, que l'on aille dans des lieux où il y a du monde à prendre. Il faut que, dans les lieux où il y a du monde à prendre, l'on puisse répondre, avec une meilleure cadence des bus -faire passer plus de bus dans un certain nombre de lieux- c'est donc ce qu'on a fait. Il faut que l'on fasse des choix, qui sont financiers, politiques... De dire effectivement que si j'habite aujourd'hui sur telle zone de Saint-Marc - en particulier, sur une partie du Guelmeur, nous jons de toutes petites montées et descentes-... C'est compliqué parce qu'Anne-Marie, après, qui est maire-adjointe du quartier, qu'est-ce qui se passe ?... Effectivement, elle reçoit et c'est aussi son rôle .... je sais que les collègues sont fatigués de ce qui se passe, parce qu'il y a beaucoup de choses qui remontent, mais c'est notre rôle d'élus, de rencontrer les gens, de voir où ça va, où, peut-être, on peut faire bouger les choses...

A la marge, Monsieur Rieux, je n'ai jamais dit en commission que nous remettrions à plat notre réseau de transports publics, c'est absolument faux. Je vous ai dit qu'il y avait un certain nombre de choses qui, d'ailleurs, depuis deux mois, sont en recalage. On avait du mieux à faire sur le transport scolaire puisqu'on s'est retrouvé avec des établissements qui avaient changé leurs horaires -enfin, je ne vais pas vous détailler tout cela... Depuis deux mois, il y a des recalages permanents, nous allons au-devant en permanence... Bibus avait prévu -et l'a fait- de mettre au service des gens, dans la rue, Place de Strasbourg, à Liberté, au Relecq-Kerhuon, à Lambé, un certain nombre de personnes qui, pendant 15 jours, ont pu répondre aux questions des gens, qui s'inquiétaient parce que les choses avaient changé. Nous continuons à répondre également, avec l'opérateur de transports publics, à tous les courriers -nous en avons reçus un peu plus de 130 à ce jour. Nous avons répondu de façon individualisée, nous appelons les gens sur toutes les enquêtes, toutes les pétitions -il y en a eu 4, dont 2 sur le Relecq-Kerhuon, qui nous ont été remises par Christiane Godet-Thobie et Marcel Dantec, ainsi que les riverains -. De quoi s'agit-il, dans ces pétitions ? Nous avons rappelé toutes les personnes qui les avaient signées - ces gens étaient d'ailleurs très étonnés d'être appelés à domicile- pour leur dire qu'on prenait en compte ce qu'ils avaient signé, et pour leur demander quels étaient les problèmes.

Par exemple, sur le Relecq-Kerhuon, on a effectivement constaté que, sur une pétition, il y avait correspondance avec ce que l'on avait constaté et les signataires de la pétition, c'est-àdire qu'on avait quelques personnes, qui, dans le nouveau tracé de bus sur la ligne du RelecqKerhuon, ne seraient plus desservies dans leur rue directement, comme avant. Elles sont desservies à quelques centaines de mètres -c'est vrai- parce que nous avons choisi aussi, sur le Relecq-Kerhuon, où il y a de gros générateurs de trafic au nord de la commune, de desservir, avec beaucoup plus de bus, de façon plus fréquente, un certain nombre de secteurs.

Je crois qu'on se préoccupe. On suit de très très près, et je salue le boulot que font, à la fois, les services ici, et l'opérateur de transports publics, puisque je les suis pratiquement jour après jour, pour pouvoir répondre .... on a un gros changement... effectivement c'est compliqué de pouvoir essayer de répondre, on le fait. C'est aussi des choses qui changent pour un certain nombre de gens, je peux comprendre -je pensais en particulier à une petite dame du Relecq-Kerhuon, qui était la seule, quasiment dans sa rue à prendre le bus, et effectivement, aujourd'hui, il ne passe plus devant chez elle, comme il passait jusqu'à fin août. On a fait d'autres choix, qui sont de desservir, dans cette commune, tous les quartiers, mais plus de la même façon. De dire aujourd'hui qu'on a supprimé des services, c'est complètement abracadabrantesque -et je reste polie. Je trouve que c'est grave, parce que je crois que les gens ont besoin qu'on leur explique les choses plutôt que de contribuer à leur angoisse permanente, alimentée par bien d'autres choses aujourd'hui. Ma pensée intime, c'est de dire que l'on avance sur le transport public, que tous les gens qui sont aujourd'hui satisfaits -parce qu'ils n'avaient pas de service ou pas assez- on ne les entend pas, justement parce qu'ils sont satisfaits. Que les gens qui ne le sont pas, on les entend, c'est normal. On va au devant d'eux, on leur explique. On ne répond pas à tout, mais on avance.

Notre réseau de transport public est venu bousculer des habitudes de 12 ans, dans une période socio-économique actuellement, où les choses se tendent et sont assez compliquées pour beaucoup de nos concitoyens. Je crois qu'il faut regarder cela, et on est venu à mon sens à mener un objet, qui a pu cristalliser beaucoup de choses qui, à côté, ne vont peut-être pas très bien.

On fait face, on avance. On ne remettra pas à plat le réseau que l'on a mis en place. On apportera quelques changements pour ajuster, et on continuera d'avancer, pour desservir toute notre agglomération. Marcel Dantec est parti, mais il aurait pu témoigner que nous sommes très très proches de son équipe d'élus, on travaille beaucoup en réunions avec eux depuis un moment. On a expliqué quelles étaient nos options sur le Relecq-Kerhuon. Je peux vous dire qu'il y a des options qu'on a proposées, qui pour l'instant ne peuvent pas être mises en oeuvre parce qu'il y a des bus qui passeraient dans la rue de certains et ils n'en veulent pas. Il y a des bus qui ne passeraient plus dans les rues des autres, ils rouspètent parce qu'ils ne les auraient plus. Marcel Dantec est au milieu de tout cela en tant que Maire du Relecq Kerhuon. Et je n'aimerais pas être à sa place, mais je suis à ses côtés.