Les élu-e-s
Vert-e-s - Interventions au Conseil de CUB
Un réseau
mutualisé pour diffuser
usages et accès au multimédia interactif
Mr le président,
A travers
cette adhésion au
syndicat mixte, notre collectivité s’engage dans un élargissement
de l’offre de services d’accès aux réseaux. En juin 99 plus de
10 000 personnes à Brest utilisent ce réseau dans l’enseignement
supérieur, la recherche, à l’hôpital ou indirectement dans
les écoles. Chaque année ce nombre augmente de moitié,
l’an prochain l’accès au réseau sera ouvert aux étudiants
de premier cycle. Dans les lycées, les collèges très peu
d’enseignants et aucun jeune n’a encore d’adresse électronique, demain
c’est à dire en 2000 ou 2001 cela sera un usage courant et ce réseau
concernera 20 à 40 000 personnes.
Le réseau Ouest recherche
2 se distinguera du réseau actuel parce qu’il permettra progressivement
de développer de nouveaux usages que l’on appelle multimédia interactif :
échanger de la voix, de l’image sur Internet pour la médecine,
l’enseignement le travail de groupe. Comme pour l’internet ancien que beaucoup
d’entre vous ont rencontré ici ou là celui du courrier électronique,
des pages web, les applications, les innovations les usages du multimédia
interactif vont se développer très vite aussi bien sur le téléphone
fixe ou mobile, sur la télévision que sur l’ordinateur.
Aujourd’hui,
être connecté en permanence à Internet coûte très
cher de l’ordre de 25 à 30 000 F pour une PME , une mairie ou un développeur.
D’ici un an les réseaux câblés de télévision,
les réseaux téléphoniques offriront de tels services aux
particuliers et PME, 10 fois plus de débit pour quatre fois moins cher…
Ce facteur 40 dit l’importance du saut qui se prépare mais qui ne sera
pas disponible dans toutes les villes. Il faudra là aussi que les élus
interviennent pour que Brest et la CUB ne soit pas laissées de côté.
Aujourd’hui une offre de
services permettant du haut débit et mutualisant les coûts est
indispensable pour faciliter ces nouvelles façons de chercher, d’échanger,
de produire de l’information et demain tout simplement pour le développement
économique d’une agglomération.
Trop souvent les élus
laissent de coté ce dossier, faisant confiance aux opérateurs
de télécommunications, ou pensent que rien ne presse . Pourtant,
comme dans beaucoup de domaines les choix ou l’absence de choix n’est pas neutre.
Tout d’abord sur l’impact
économique : en 2006 plus d’un emploi sur deux aux États-Unis
sera un emploi dans les technologies de l’information. En France à la
fin de l’année dernière les services économiques du premier
ministre ont évalué le PIB de ce domaine comme dépassant
ceux de l’automobile et de l’énergie réunis.
La France on le sait a un
retard important 4 millions d’internautes contre 10 millions en Allemagne. Ce
retard s’aggrave lorsque l’on regarde les productions de sites nous n’avons
plus que 3% des noms de domaine Européens. Alors élargir l‘accès
au réseau en multipliant les tuyaux par 10 ou 20 en s‘ouvrant à
la culture, aux collectivités locales, au tourisme, à la santé
c’est une bonne chose.
Je regrette toutefois que
le conseil régional ait renoncé à construire un réseau.
Cela aurait été un peu plus cher au départ (500 millions
au lieu de 200 millions) mais cela ne nous aurait pas obligé de repasser
à la caisse pour chaque nouvel utilisateur comme ce sera le cas avec
l’offre de service pour laquelle France Télécom a été
retenu.
Dans une solution de liaison
louée, chaque accès de base représentera un coût
moyen annuel de 100 000F par an sans possibilité d’utiliser le réseau
pour relier des centraux téléphoniques, gérer des réseaux
informatique. A titre de comparaison je voudrais vous citer un exemple Brestois
concret. Le CTIBO a construit une liaison en 1995 pour relier le CTC et le CTM.
Cela a coûté 210 000 F, des la première année cela
économise 70 000F sur l’offre France Télécom. Et depuis
1996 la collectivité économise 100 000 F/an sur cette seule liaison
puisqu’en 5 ans il y a eu zéro panne et zéro maintenance de la
liaison.
Un réseau local ce
n’est pas seulement l’accès à internet c’est aussi une infrastructure
commune utilisée pour partager un central téléphonique,
pour gérer un réseau informatique comme le souhaitent aujourd’hui
l’université pour relier ses sites du technopole, du centre ville et
de Bellevue ou pour relier les deux hôpitaux. Aussi j’espère que
le projet de réseau de services développé à l’échelle
régionale s’accompagnera progressivement d’une construction d’un réseau
métropolitain Brestois qui permettra de mutualiser les coûts et
de réduire l’accès pour les entreprises, les professions libérales
et toutes les initiatives locales des associations, équipements de quartier
qui souhaitent s’impliquer dans cette société de l’information.
Bien sur ce développement
économique doit être accompagné socialement . C’est
le sens du travail engagé par la ville de Brest sur les nouvelles technologies,
des Points d’accès publics internet dans les bibliothèques , les
équipements de quartier, les associations, de la mise en réseau
des écoles et des collèges de la CUB qui a fait l’objet d’un dossier
au précédent conseil. Si nous ne faisons rien les nouvelles technologies
seront synonymes de nouvelles exclusion alors qu’elles peuvent aussi être
facteur de développement.
Mesdames et messieurs lorsque
l’on pense réseau il ne faut pas y voir des technologies compliquées,
pas plus que ne l’est l’Airbus ou le TGV, et sûrement moins q’une centrale
nucléaire mais des services qui comme les routes, le chemin de fer ,
l’électricité et l’eau sont indispensables au développement
économique, culturel et citoyen. Mutualiser la construction des réseaux
locaux est la solution retenue par les collectivités locales en Allemagne
, en Suède et dans de nombreux pays.
L’amendement à la
loi Voynet permettra dans une mesure encore trop limitée l’action des
collectivités locales, mais le poids des centralisateurs est tel en France
que toute avancée est déjà une satisfaction. Le développement
des réseaux, si on laisse faire le marché baisse les coûts
mais bien plus à Paris, Lille ou Lyon qu’ à Brest : au début
de l’année l ‘accès au haut débit était 2,5
fois plus cher à Brest que dans ces villes. Internet sur le cable existe
a Paris, ou Marseille, internet à haut débit sur le réseau
téléphonique est prévu avant la fin de l’année dans
les grandes villes mais pas encore à Brest.
L’offre de services proposée
par le conseil régional de Bretagne est donc un pas en avant important
pour compenser l’inégalité des régions par rapport aux
axes de trafic. Pour que notre collectivité soit réellement partie
prenante d’une Bretagne des télécom il nous reste à accompagner
sur Brest la disponibilité d’un réseau mutualisé à
faible coût ouvert à tous les groupements d’utilisateurs concernés.
Mais
un réseau ne vaut que si l’on s’en sert et cela sera aussi aussi la responsabilité
de la collectivité et de ses élus de favoriser les projets d’usages
innovants, de soutenir le soutien au travail en réseau des acteurs sociaux,
économiques et associatifs.
Pour le groupe des élu-e-s Vert-e-s, Michel Briand