Les élu-e-s Vert-e-s - interventions au conseil municipal de Brest

Séance du 14 janvier 2005

Déclaration de Claude Terrasson sur le tsunami en Océan Indien

Beaucoup a été diffusé et écrit sur cette catastrophe naturelle majeure du 26 décembre dernier qui a fait plus de 160 000 morts. Mais certaines réalités n'ont pas été évoquées, parfois même occultées.

D'abord les conséquences humaines du tsunami, aussi tragiques qu'elles soient, sont sans commune mesure avec le fait que quelques millions de personnes, surtout des enfants, meurent chaque année dans les états du Golfe du Bengale, tout simplement parce qu'elles ne disposent pas d'eau potable et boivent de l'eau polluée.

Les besoins sont en effet énormes. Selon le programme des Nations Unies pour le deloppement, à l'échelle planétaire, il manque quelques 80 Milliards de Dollars par an pour assurer tous les services de base, à savoir l'accès à l'eau potable, un toit, une alimentation décente, l'éducation primaire et les soins de santé essentiels.

Ensuite, les conséquences environnementales du séisme qui ont frappé, fin décembre l'Asie du Sud, sont aussi énormes. Les experts environnementaux sont clairs. Les rivages de l'Océan Indien pourraient retrouver leurs aspects en quelques années mais ii faudra des siècles pour que la faune et la flore marine se reconstituent. Les dommages les plus graves concernent les coraux.

Jeff Mc Neely, directeur scientifique de l'union mondiale de la nature explique: "beaucoup de coraux ont disparu ces dernières années, et les mangroves ont été supprimés pour laisser la place à l'élevage des crevettes et de langoustines. Si ces habitats avaient été préservés, ils auraient atténué la force des vagues. Ils ont été sacrifiés au tourisme et à l'urbanisation. Des hôtels ont été construits directement sur les plages. Des autorités thaïlandaises n'ont pas su, voulu résister à la très forte pression des opérateurs touristiques si bien que le littoral a été urbanisé dans des conditions environnementales préjudiciables qui expliquent aussi le terrible bilan humain.

Aujourd'hui, la Thaïlande vient de décider de ne plus laisser construire dans la bande littorale des 300 mètres. Que n'eut-elle pas pris cette décision il y a trente ans?

Un autre fait quasiment passé sous silence mais qui aurait pu avoir des conséquences environnementales et sanitaires très graves, c'est l'inondation de la centrale nucléaire indienne de Kalpakkam. Elle a été arrêtée in-extremis en situation d'inondation.

Là-bas comme ici, comme c'est malheureusement le cas en matière de nucléaire, les autorités indiennes ont menti dans cette affaire en déclarant dans un premier temps que l'installation nucléaire avait été arrêtée préventivement avant l'arrivée de la vague.

Merci.