Observations sur divers dossiers d'installations
classées
L'élevage
du GAEC de Pont Cabioch (3 exploitants) est déclaré au régime
de l'autorisation. Il a fait l'objet d'une déclaration d'existence le
24 février 1993.
L'extension de cet
élevage qui le porte désormais à 100 vaches laitières
75 génisses et 25 veaux s'est réalisé hors du cadre réglementaire
puisque la procédure en cours vise, une nouvelle fois, à régulariser
une situation existante.
Les pollutions engendrées
par les élevages de vaches sont moins connus. Les travaux de l'école
Agro de Rennes nous apprennent que plus les vaches sont performantes en matière
de production de lait (environ 9 000l/an)plus elle rejettent d'azote. Un phénomène
qui s'explique par le recours à la génétique dans la reproduction
et par une alimentation qui a recours trop facilement au maïs ensilage
et aux concentrés.
Notons que l'extension
"sauvage" de l'élevage s'est effectuée jusqu'à maintenant
dans des conditions très mauvaise en matière d'impact sur l'environnement
Le dossier nous l'indique.
Les risques de pollution à partir du site d'exploitation étaient
et y sont à ce jour importantes :
- les ouvrages de
stockage des effluents liquides sont actuellement très insuffisants
- la fumière
actuelle est découverte et ne dispose pas de fosse à purin
- les eaux pluviales
sont mélangées aux déjections sur l'aire d'exercice
Dans ces conditions
il n'est étonnant que les mesures de taux de nitrates effectués
dans des cours d'eau à proximité du site soient inquiétantes
:
- Sud Pont Cabioch
68 mg/litre
- Nord Kermenguy 51
mg/litre
Rappelons que le réseau
hydrographique est dense. Le site d'exploitation et la plupart des parcelles
d'épandage situés sur les communes de Brest et de Guilers entrent
dans le bassin versant de la Penfeld et sont traversés par de nombreux
petits cours d'eau. L'un d'entre eux a même sa source à 50 mètres
au Nord du principal bâtiment, il passe dans une buse sous les bâtiments
d'exploitation.
Le plan d'épandage
qui nous est soumis semble suffisant (en dessous des 170 unités d'azote
par hectare) mais nous n'avons pas connaissance de l'apport d'azote d'origine
minéral pratiqué sur les parcelles concernées.
[Reste le problème
du contrôle ultérieur du plan d'épandage, pour l'instant
ces contrôles sont quasi inexistants]
Les travaux prévus
: couverture de l'aire d'exercice, réalisation d'une nouvelle fumière
couverte et d'une fosse d'une capacité de 12020 m3 sont cependant susceptibles
de limiter les sources de pollution.
Mais des progrès
véritables ne pourront être obtenus que par un changement réel
des pratiques, comme le soulignent les paysans partisans d'une agriculture durable
(CEDAPA) ou ceux de l'agriculture agrobiologique.
Des scientifiques
le disent eux aussi, ainsi le laboratoire d'écologie hydrobiologique
de l'AGRO de Rennes préconise une série de mesures susceptibles
de diminuer réellement l'impact sur l'environnement des élevages
de vaches laitières :
-augmenter les surfaces
en herbe moins fertilisées
- rechercher un système
fourager économe en se passant du maïs (trop largement subventionné
au détriment de l'herbe)
- éviter les
abreuvements à la rivière
- faire plus de foin
pour limiter les quantités de lisier produites
- stocker les effluents
-
utiliser des fumiers et des composts
Installation classée
(transfert de l'irriadiateur)
En 1989, après
la découverte d’une décharge en plein air de déchets hospitaliers
provenant du C.H.U. de Brest, la Communauté Urbaine de Brest et le société
UTEC ont organisé la récupération de ces déchets
à risques. Les produits radioactifs ne doivent parvenir à l’usine
qu’une fois leur radioactivité suffisamment basse. Le C.H.U. a l’obligation
de les stocker entre temps.
Les Verts sont intervenus
plusieurs fois pour signaler l'insuffisance des contrôles et du bilan
sur les produits dangereux utilisés à Brest :
-
Il s'agit bien sur des produits radioactifs utilisés en médecine.
Faute de
contrôle des abus ou des incidents se produisent : il y a 2 ans, de l’iode
131 utilisé en médecine nucléaire et en radiothérapie
faisait sonner le portique de détection du centre de stockage de Changé,
en Mayenne à l’arrivée de résidus de fumée provenant
de l’usine du Spernot. Depuis dans d'autres villes le même phénomême
a été observé.
Les
Vert-e-s avaient fait alors quatre propositions :
- un suivi de tout produit radioactif utilisé à Brest (CHU, cliniques, Marine Nationale...)
- une détection à l’usine du Spernot par un portique réagissant à la radioactivité
- la création d'une coordination régionale chargée du contrôle de l’utilisation de ces produits et de leur élimination par le biais d’un organisme comme la Direction régionale de l’industrie de le recherche et de l’environnement (DRIRE)
Ces observations
et recommandations, jusqu’à maintenant non mises en oeuvre restent totalement
d’actualité.
les Verts du pays
de Brest - Les.Verts.Brestois@infini.fr