Les élu-e-s Vert-e-s - les élu-e-s Vert-e-s s'expriment dans la presse municipale : le journal Sillage
Incinération : la chasse aux dioxines est ouverte !
Les dioxines composés chimiques très stables, peu biodégradables
appartienent à la famille des molécules chlorées dont la
plus connue, la 2,3,7,8 TCDD a été récemment reconne comme
cancérogène par le Centre international de recherche sur le Cancer
de Lyon. L'ensemble des normes internationales, y compris celles émises
en mars dernier par le Conseil supérieur d'hygiène publique fixent
à 1 pictogramme/kg/jour en mille milliardième fraction de gramme
de dioxine la Dose journalière admissible soit pour un enfant de 10 ans
pesant 30kilogrammes un maximum de 30 pg de dioxine par jour.
L'incinération des déchets, source majeure de dioxines, est également
celle qui risque d'augmenter le plus vite, une centaine de nouveaux 'incinérateurs
sont prévus d'ici l'an 2000.
Les dioxines dispersés par les vents parfois loin de leurs lieux d'émission
s'accumulent dans les êtres vivants (graisse, reins, ...) tout au long
des chaînes alimentaires et parviennent ainsi jusqu'à l'homme par
l'ingestion de denrées animales (lait, viande, poisson).Une circulaire
du 30 mai 1997 impose désormais aux exploitants des usines d'incinération
d'ordures ménagères la réalisation d'une mesure annuelle
des dioxines et des furanes.
La direction de la prévention des pollutions et des risques a rendu public
début avril les résultats les premières résultats.
Résultats inquiétants :
sur les 54 installations ayant répondu dans les délais, il s'en
est trouvé 14 non conformes à l'arrêté du... 25 janvier
1991 qui avait pour but de réduire les émissions dans l'air (gaz,
acides...)
A noter que 11 incinérateurs seulement sont conformes avec la norme de
0,1ng, valeur limite d'émission de dioxine pour les nouvelles intallations
d'incinération des déchets ménagers (circulaire du 24 février
1997). Une valeur européenne qui s'applique à l'incinération
de déchets dangereux depuis 1994 et qui s'imposera en 1999 à l'ensemble
des installations d'incinération des ordures ménagères
des pays de l'Union Européenne par le biais d'une nouvelle directive
qui prendra en compte l'ensemble des rejets (air, eau, résidus)
A noter que des pays comme l'Allemagne, Pays Bas appliquent cette norme depuis
la fin des années 80.
Les 2 fours brestois ne répondent pas aux exigences de cette norme malgré
l'adjontion de brûleurs d'appoint censés garantir une température
minimale constante de 850°. Ils affichent pour l'un d'entre eux 0,9 ng/m3
et 5,3 ng/m3 soit 9 fois et 53 fois plus que la valeur de 0,1ng/m3.
Le comité de prévention et de la précaution voulu par la
ministre Dominique Voynet a émis publiquement le 3 avril dernier les
recommandations suivantes :
- améliorer la connaissance des sources d'émission des dioxines
et la qualité des bilans
- mieux évaluer l'exposition des populations
- développer la recherche afin de mieux connaitre les différents
effets de l'exposition aux dioxines sur les troubles de l'immunité, du
développement psychomoteur du jeune enfant et ceux de la reproduction
- réduire sans attendre l'exposition de la population à ces polluants
en application du principe de précaution.
Pour les élu-e-s Vert-e-s, ce principe de précaution devra s'appliquer
ici à Brest sans états d'âme, d'autant que les alternatives
à la construction d'un coûteux troisième four (180 MF) existent.
Nettement moins nuisibles et moins chères tout en créant plus
d'emplois, citons entre autres la réduction des déchets, le recyclage
ou le compostage (collectif ou particulier).
Les élu-e-s Vert-e-s demandent qu'en tout état de cause, avant
toute prise de décision, la CUB et le département fassent réaliser
une étude globale multifilières sur le traitement des déchets
ménagers du Nord Finistère par un organisme indépendant.